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Ukraine Airlines-L'enquête se poursuit, Téhéran pointé du doigt
information fournie par Reuters 10/01/2020 à 12:41

    * Deux missiles ont été détectés avant l'accident
    * 63 Canadiens figurent parmi les victimes
    * L'Iran rejette des informations "illogiques"

 (.)
    par Alexander Cornwell et Parisa Hafezi
    DUBAI, 10 janvier (Reuters) - L'enquête sur l'orgine de
l'accident de l'avion de ligne ukrainien, qui s'est écrasé
mercredi près de Téhéran causant la mort de 176 personnes, se
poursuivait vendredi au lendemain des déclarations canadiennes
jugeant crédible l'hypothèse d'un tir accidentel de missile
iranien.
    L'enquête pourrait prendre "un ou deux ans", a prévenu un
responsable iranien, précisant que l'examen des boîtes noires -
qui enregistrent les données d'un vol - récupérées sur le site
de l'accident pourrait lui prendre entre "un ou deux mois".
    La République islamique est tout à fait disposée à
transmettre les données à la Russie, au Canada, à l'Ukraine ou à
la France - dont la société Safran fabrique les moteurs du
Boeing 737 en partenariat avec l'Américain General Electric - si
ces pays le demandaient, a-t-il ajouté. 
    Selon l'agence de presse officielle iranienne Irna, des
représentants des Etats-Unis, du Canada et de la France sont
attendus à Téhéran pour participer aux réunions organisées dans
le cadre de l'enquête  .
    Vieux de trois ans, l'appareil d'Ukraine Airlines, dont le
dernier contrôle technique datait de lundi, s'est écrasé six
minutes après son décollage, près de la localité de Sabashahr,
au sud-ouest de Téhéran.
    L'avion a rencontré un problème technique peu après son
envol de l'aéroport international de Téhéran et a commencé à se
diriger vers un aéroport proche avant de s'écraser, selon un
rapport préliminaire de l'aviation civile iranienne publié
jeudi, qui ne précise pas la nature de l'avarie.
    Ces premières conclusions n'ont pas convaincu le président
américain Donald Trump qui a estimé, devant des journalistes à
la Maison blanche, que "quelqu'un  avait  pu commettre une
erreur".
    A Ottawa, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a
estimé jeudi lors d'une conférence de presse que l'appareil
avait probablement été abattu par un missile iranien. 
    "Nous avons des renseignements de sources multiples,
provenant notamment de nos alliés et de nos propres services.
Les éléments indiquent que l'avion a été abattu par un missile
sol-air iranien", a-t-il déclaré, précisant que le tir pouvait
avoir été effectué de façon "involontaire".

    "GUERRE PSYCHOLOGIQUE"
    Une piste jugée également crédible par les Etats-Unis qui,
selon un représentant américain, ont conclu à ce scénario avec
un haut degré de certitude, en se fondant sur des images
satellite montrant des taches de chaleur caractéristiques de
deux missiles sol-air qui auraient été tirés deux minutes après
le décollage du Boeing 737    
    Dénonçant une "guerre psychologique contre l'Iran", le
porte-parole du gouvernement iranien a rapidement rejeté ces
accusations.
    "L'ensemble des pays dont des ressortissants se trouvaient à
bord de l'avion peuvent envoyer des représentants et nous
incitons Boeing à envoyer un représentant pour prendre part au
processus d'enquête de la boîte noire", a dit Ali Rabiei dans un
communiqué.
    Le responsable de l'aviation civile, Ali Abedzadeh, a de son
côté balayé le scénario d'un tir iranien, jugeant
"scientifiquement impossible qu'un missile ait touché l'avion
ukrainien", selon des propos rapportés par l'agence de presse
semi-officielle Isna.  
    Selon l'Iran, l'appareil transportait 146 Iraniens, 10
Afghans, 11 Ukrainiens, cinq Canadiens et quatre Suédois, mais
un certain nombre d'entre eux avaient probablement une double
nationalité - que Téhéran ne reconnaît pas. D'après les
autorités ukrainiennes, il y avait à bord 82 Iraniens, 63
Canadiens et 11 Ukrainiens.
    L'accident s'est produit quelques heures seulement après des
tirs de missiles de l'armée iranienne sur des bases militaires
abritant des soldats américains en Irak, des frappes menées en
représailles à l'assassinat ciblé vendredi dernier du général
Qassem Soleimani, l'un des personnages les plus influents de la
République islamique.  
    
    KIEV INVITE A LA PRUDENCE
    Il n'y a eu aucune communication radio de la part du pilote
et l'avion a disparu des écrans radars à 8.000 pieds d'altitude
(un peu moins de 2.500 mètres).
    Selon Rick Ellison, un expert en matière de défense, la
signature radar de ce modèle de Boeing pourrait avoir été
similaire à celle d'un gros appareil de transport militaire
américain.
    Les Iraniens "étaient en état d'alerte total pour abattre
tout ce qui ressemblait à un avion américain. Quelqu'un a fait
une erreur en identifiant l'appareil comme un avion de guerre",
a-t-il estimé.
    A ce stade, l'Iran a formellement convié la commission
américaine de sûreté des transports (NTSB) à prendre part à
l'enquête et la NTSB a accepté d'envoyer un enquêteur. 
    A Kiev, le président ukrainien Volodimir Zelenski a déclaré
que le gouvernement envisageait plusieurs causes plausibles
expliquant l'accident de l'appareil et a invité ses compatriotes
à ne pas céder aux spéculations, théories du complot ou
conclusions hâtives.

 (version française Jean Terzian, Marine Pennetier et Simon
Carraud, édité par Nicolas Delame)
 

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